Objectif : Economies d\'énergie

L’idée d’énergie renouvelable n’est pas si récente que cela, dès le début du 20^ème siècle de nombreux scientifiques élaboraient déjà ce que nous vivons aujourd’hui.

Svante Arrhenius, prix Nobel 1903, était un visionnaire à plus d’un titre : d’une part il a découvert les mécanismes de l’effet de serre (emprisonnement du rayonnement par l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère et d’autre part il s’inquiétait déjà de la gabegie des matières premières : «  L’inquiétude sur les matières premières jette d’ores et déjà son ombre noire sur l’humanité… Chaque industriel cherche aujourd’hui à augmenter sa production autant que possible pour obtenir le plus grand profit et ne réfléchit pas à la situation à laquelle il sera confronté dans 50 ans ou dans un siècle. Or l’homme d’état doit utiliser une autre échelle de valeur pour juger d’une situation ».

Première tentative d’essor en 1970 : l’après crise pétrolière

La crise pétrolière de 1973 a déclenché le  premier mouvement en faveur des énergies renouvelables aux Etats Unis. Point de départ, le rapport intitulé « A time to Choose » de la Ford Foundation Energy Policy project qui démontrait entre autres les avantages des énergies renouvelables et les possibilités concrètes d’économiser de l’énergie grâce à des augmentations de la productivité écologique.

Le gouvernement américain a alors alimenté l’un des plus grand programme de recherche et développement des énergies renouvelables. Des milliers d’entreprises se sont créées, très rapidement… et les innovations se sont multipliées.

Mais le secteur de l’énergie a réagit rapidement : publication du rapport intitulé « No Time to confuse »,  rachat systématique des petites entreprises, mise à la diète budgétaire et fermeture de la plupart d’entres elles. …. Ronald Reagan en 1981 termina le travail en amputant les budgets des derniers programmes de recherche du solaire.

Deuxième tentative les années 1990 : la montée des écologistes

En réaction à Tchernobyl, la montée politique des écologistes en Allemagne a débouché sur des lois destinées à promouvoir les énergies renouvelables comme celle permettant le rachat et la réinjection de l’électricité produite dans le réseau. Cette loi a été un véritable catalyseur et a permis de la création de nombreuses entreprises (Q-cells…) et le développement du solaire et de l’éolien à grande échelle.

En réponse de grande campagne de déstabilisation de l’opinion publique :

• débat sur les hausses attendues des couts de l’électricité,
• mise en péril de la sécurité des approvisionnements et de la compétitivité nationale.
• destruction du paysage par les éoliennes, 
• système antiéconomiques car subventionné.

En 2009 des discussions sur la relance du nucléaire en Allemagne ont été relancées  (2009- Angela Merkel).

Troisième tentative fin des années 2000 : La prise de conscience des gaz à effet de serre.

Nos sociétés ont été ébranlées par le protocole de Kyoto et le réchauffement de la terre. Les politiques, plus particulièrement européens, ont du réagir aux angoisses de leur opinion publique.  Le modèle allemand a été repris et les tarifs de rachat d’électricité verte se sont généralisés. La mise en place d'un Business Model de rachat a permis l'éclosion rapide d'une véritable filière en quelques années.

Depuis, la crise des sub-primes et les angoisses budgétaires font un remarquable écho aux tentatives de déstabilisation de l’opinion publique et de voir la pièce se rejouer sous nos yeux : même arguments, même  acteurs. Oubliée la vision long-terme des énergies renouvelables, oubliée l’innovation inhérente à cette technologie, oubliée les créations d’emplois. Les thèmes de l’antiéconomique, du renchérissement du prix de l’électricité, de la destruction des paysage sont remis sur le tapis …

La route est encore longue mais l’avenir radieux !

Frédéric Wassner